« Ou vivre face au changement climatique ? »

interroge Le Parisien , relayé par Ouest-France. (Au moins, on parle climat, ce n’est pas une nouvelle pub de résidence secondaire en Bretagne pour riches séniors)

Plus sérieusement, notre position géographique nous préserve de certaines situations brutales vécues ailleurs pour ce qui concerne les canicules et les incendies notamment. Néanmoins, il faut faire attention à ces classements, et nous avons d’autres défis de taille liés au changement climatique :

Certes, la météo qui a été un (relatif) handicap en terre d’attractivité va devenir un de nos plus grands atouts. Mais il faudra apprendre à le gérer.

La montée du niveau de la mer, entre 40 et 70cm minimum a priori, aggravera les impacts des tempêtes, avec 10 à 100 fois plus de submersions marines sur les zones habitées.

L’eau de mer continue de s’acidifier et de se réchauffer ce qui provoque des ravages sur la biodiversité marine et donc sur la ressource halieutique.

Le climat breton deviendra de plus en plus contrasté, alternant excès et pénuries d’eau. Plus de pluies en hiver donc plus d’inondations, intensification des pluies extrêmes (jusqu’à + 44 %).

Et en été, ça veut dire une baisse des précipitations (- 26 %), et donc une hausse sévère de la fréquence, de la durée et de l’intensité des sécheresses des sols, des nappes et des cours d’eau. On est déjà régulièrement en alerte dans le Finistère. Les sécheresses des sols seront 1 mois plus longues et 47 % plus intenses. Celle connue en 2022 pourra être la norme.

Les débits des cours d’eau en fin d’été vont diminuer de 37 %. Les incendies pourraient s’intensifier avec + 25 jours/an de conditions favorables aux feux de forêt. Et je parle bien de la Bretagne.

Le climat breton aussi change vite et change fort. Cela doit éclairer les décideurs les collectivités les acteurs économiques et les citoyens sur l’ampleur des transformations à venir. Chacune et chacun doit prendre conscience de son rôle dans ce défi qui nous concerne toutes et tous.

Nous sommes devant des défis considérables et imbriqués : La question du logement, de l'alimentation et du modèle agricole, l’accueil des habitants et le vieillissement de la population, les solidarités et la proximité, la préservation des espaces naturels et agricoles, la végétalisation et les îlots de fraicheur, l’accès juste en quantité et qualité à l’eau potable, les déplacements doux et décarbonatés, l’infiltration des eaux de pluie, la protection des zones littorales.

L’enjeu évidemment c’est d’agir collectivement pour atténuer les effets du changement climatique, pour anticiper, pour s’adapter.